Tony, note chauffeur nous avait acheminés en voiture particulière depuis Amed . Il nous avait déposés dans le centre d' Ubud . Nous déchargions nos volumineux sacs du véhicule lorsqu' un résident nous abordait pour nous proposer un logement susceptible de nous accueillir pour les deux à trois nuits que nous envisagions passer ici . Nous le suivions à pied, et pénétrions dans une traditionnelle maison d' hôtes balinaise dont les chambres étaient distribuées autour d' un très beau jardin joliment fleuri . Le confort de la chambre était assez basique, mais globalement,

nous jugions l' endroit agréable et nous nous accordions afin d' y séjourner . 

Une fois installés, nous nous rendions au Tourist Information  afin d' établir notre emploi du temps compte tenu des animations qui y seraient proposées  . Elles sont nombreuses à Ubud, nous ne risquions pas de nous y ennuyer ! Outre la classique visite des différents palais, temples, musées ou parcs, on peut également par exemple  s' initier à la cuisine, à la danse ou encore à la peinture traditionnelle ....

Nous nous inscrivions personnellement à une randonnée à vélo ayant pour décor, les proches environs d' Ubud .

Nous venions d' ingurgiter un excellent petit-déjeuner lorsqu' une personne était venue nous chercher au Tunjung Bungalows .

Nous regagnions en mini-bus la campagne environnante, et étions déposés dans une propriété où notre guide nous était présenté, et où nous rentrions en possession de nos vélos ... nous étions les seuls ce jour là, à nous être inscrits pour cette balade .

La balade classique à vélo proposée par de nombreuses compagnies d' Ubud  dure la journée entière et a pour origine les alentours du volcan

et du lac Batur . Sachant personnellement que nous nous rendrions par la suite dans cette partie de l' île, nous avons préféré nous cantonner (associé à la visite de rizières, l' emploi de ce verbe nous a semblé tout à fait approprié !) aux proches environs d' Ubud, et n' accorder à cette sortie qu' une unique demi-journée .

D' emblée, nous avons adoré ainsi pédaler au milieu des rizières sur de petites routes et sentiers que nous étions quasi les seuls à fréquenter . Sans notre guide, nous n' aurions probablement pas su quel itinéraire emprunter ... En sa présence, nous étions convaincu de suivre le meilleur !

Notre jeune guide s' exprimait dans un anglais parfait ; il a fait preuve d' une infinie patience pour que nous comprenions chacune de ces explications . Il nous a enseigné le processus de culture du riz, nous a narré l'histoire de la région, nous a raconté la vie de ses habitants,

a évoqué l' artisanat, les religions, les croyances, a apporté des réponses très pertinentes à chacune de nos interrogations ... Pour nous qui ignorions tout, ce fut très instructif !

A l' issue de la balade, un mini-bus nous déposait dans le centre Ubud . S' y déroulait une fête traditionnelle liée à une crémation ; notre chauffeur nous invitait à y assister ...

Les rues de la ville avaient été fermées à la circulation : participants ou simples observateurs, s ' y rassemblaient  . Nous ne savions pas alors,

à quoi nous attendre ; nous apprenions qu' on y célébrait la mort intervenue 42 jours auparavant, d' une femme de loi de la ville .

Rite mortuaire, la crémation est une des traditions les plus importantes et impressionnantes de la religion hindouiste .

Le cercueil est initialement placé dans une tour richement décorée symbolisant le cosmos  .

Portée à bouts de bras, suivis d' autres statues, de musiciens, de danseurs, de personnes acheminant des offrandes ... le cortège fend la foule jusqu' à atteindre le lieu où interviendra la crémation . Le cercueil est alors déplacé . Il rejoint un sarcophage ayant toujours la forme d' un

animal ; en l' occurrence, un taureau puisque la défunte appartenait à la caste des brahmanes  (caste regroupant notamment : les prêtres,

les enseignants, les hommes de loi ...) .

En pleine rue, sous nos yeux ébahis, nous assistions à l' embrasement du cercueil de la défunte . Cette incinération matérialise le moment où

l' âme, prisonnière du corps, s' évade ... elle clôture la "fête" ; nous imitions les locaux qui peu à peu, quittaient les lieux .

La ville était en ébullition ... Dans deux jours s' y déroulerait une crémation royale  (célébration dédiée à un membre de la famille royale) : un évènement rare (nous consentions cependant à ne pas bousculer notre emploi du temps et de ne pas y assister) ! De ce fait, beaucoup d' édifices publics que nous avions prévu visiter étaient fermés ; s' y étaient regroupés de très nombreux artistes venus décorer une tour d' une taille démesurée qui nous paraissait totalement déraisonnable à transporter sans mobiliser au moins une bonne centaine de personnes !

Quittant le centre, nous nous dirigions vers le Sud . Nous n' avions pas bien loin à marcher pour découvrir de nouveaux typiques paysages de rizières qui font la renommée de cette île indonésienne ...

Située à quelques encablures du centre-ville d' Ubud, nous allions visiter la maison particulière que fit bâtir le peintre philippin Antonio Blanco . 

Avant de s' installer et de peindre à Bali, cet artiste a entre autres, vécu aux États-Unis , travaillé à Hollywood  et a été anobli par le roi

d' Espagne . Un peu à l' image de Dali  dont il semblait partager la folie et le talent, ce personnage haut en couleurs a conçu ce palais italien à

l' architecture assez incroyable . Amateur d' oiseaux exotiques, de très beaux spécimens en habitent encore le très joli jardin .

A l' intérieur du palais, ces œuvres sont exposées sur deux niveaux . Nous y découvrions de surprenantes peintures modernes et baroques, mais aussi des collages, des portraits, des nus, des poèmes coquins ...  De toute évidence, cet épicurien aimait les femmes, donnant pour sens  essentiel à sa vie de "croquer dans une mangue de la main droite, et promener sa main gauche sur le corps de son modèle" (il épousa une très jolie balinaise, danseuse de legong) . Puis nous grimpions sur la terrasse du palais . Nous pouvions y apprécier la situation privilégiée qu' occupe la résidence de l' artiste .

Puis, nous nous rendions à la forêt des singes : il s' agit d' un site sacré . Cette épaisse forêt est traversée par un réseau de chemins dallés le long desquels il est possible d' effectuer différents circuits . Y cheminant, on y découvre trois temples datant du milieu du XIVème siècle, de jolis ponts, de belles fontaines richement décorés ...

Les lieux sont avant tout réputés pour abriter une communauté de macaques (sacré, l' animal a par ailleurs donné son nom au parc) .

Nous nous amusions à les observer, mais restions sur nos gardes .  Mieux vaut-il en effet, ne pas se promener avec un sac à la main, sous peine de se voir dépouiller ; mieux vaut-il également être très vigilant concernant son appareil photo ou ses lunettes . Curieux et espiègles, il n' est pas rare de voir naître une certaine forme d' agressivité de la part de certains de ces individus, afin de rentrer en possession de l' objet qu' ils convoitent (nous assistions à certaines scènes assez brutales dont les victimes semblaient plus ou moins traumatisées) .

La visite de ce Parc ne nous a pas spécialement emballés ... Nous la jugions d' un intérêt relatif et beaucoup trop fréquentée ; nous avouons par ailleurs, que le comportement irresponsable de certains touristes en présence d' animaux nous irritent profondément, notamment lorsque des règles élémentaires et de bon sens sont rappelées sur des panneaux et qu' elles ne sont pas respectées .

Les spectacles de danse traditionnelle sont très nombreux à Ubud . Nous nous en procurions la liste auprès du Tourist Information .

Seulement voilà, là encore, en raison de la crémation royale devant avoir lieu ces jours prochains, beaucoup d' établissements susceptibles

de les accueillir étaient fermés . Dans l' après-midi, nous trouvions cependant un théâtre proche de notre lieu d' hébergement assurant une représentation dont le thème nous convenait ... Nous réservions . Il aurait été tout à fait envisageable de prendre nos billets le soir même, mais cet achat anticipé nous garantissait d' être idéalement placés ...

Effectivement, nous étions installés au premier rang ... Parmi les différents spectacles proposés, on distingue différents types de danse portant

chacune, une appellation distinctive : "legong ",  "kecak ", "barong et Rangda ", "kebyar ", "baris ", "jauk " ... Interviennent selon, des musiciens, des danseurs(seuses), des marionnettes, des ombres chinoises ...

Nous avions personnellement tenu à assister à un spectacle de legong, une danse divine interprétée par de jeunes filles très expressives, traditionnellement vêtues de brocarts, couronnées d' une tiare d' or et de fleurs de jasmin ou de frangipanier . Sur une mélodie un peu entêtante, la danse est rythmée par de virtuoses musiciens s' exprimant sur des instruments traditionnels  .

Mais ce spectacle mêlait aussi une autre forme de danse : le barong . Ainsi, avons-nous vu entrer en scènes beaucoup d' autres personnages plus ou moins improbables ...

Au cours d' un scénario qu' il nous a été très difficile à déchiffrer, se sont succédés des danseurs rentrant en transe, un singe, des guerriers,

des personnages masqués, d' énormes "peluches"  ... Parmi ceux-ci, le barong  semble être la peluche blanche à crocs figurant sur les images

ci-dessous : elle est censée représenté le bien !

Puis, est venu le temps des salutations ... Nous avons beaucoup apprécié ce spectacle musical riche en couleurs .

Nous aurions pu séjourner plus longtemps encore à Ubud, nous étions loin d' en avoir découvert toutes les curiosités . Nous aurions pu notamment nous prélasser dans un des très nombreux  spas ou centres de yoga dont la ville s' est aussi fait une spécialité . Ils offrent une palette très variée de soins esthétiques, de massages ... à des tarifs vraiment très attractifs (Barbara  s' est contenté d' un passage dans les mains expertes d' un coiffeur) .

Dès le lendemain, nous avions loué une voiture pour une durée s' étendant jusqu' à la fin de notre séjour indonésien . Ainsi, partirions-nous à la découverte d' autres sites répartis ailleurs, sur cette belle île de Bali ... C' est à suivre dans les pages à venir .

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